Aujourd’hui dans le BLOG d’ÊTRE INTERMITTENT, focus sur l’ARE, le filet de sécurité chômage adapté aux intermittents du spectacle. Ce dispositif compense les périodes sans contrat entre deux projets. Conçu spécifiquement pour les artistes et techniciens, il prend en compte la nature discontinue de leur activité et garantit un revenu minimum lorsqu’aucun cachet ou salaire n’est versé. Comprendre son fonctionnement est essentiel pour sécuriser sa carrière et anticiper les périodes creuses.
ARE c’est quoi ?
L’ARE, ou Allocation d’Aide au Retour à l’Emploi, est une indemnité chômage spécifique versée aux artistes et techniciens intermittents du spectacle. Elle vise à compenser la discontinuité de l’emploi dans ce secteur où l’activité est faite de contrats courts et successifs (cachets, CDD d’usage). Contrairement aux salariés « classiques », les intermittents ne sont pas soumis au régime général de l’assurance chômage, mais à un régime particulier créé dès les années 70 et formalisé par les annexes 8 et 10 du règlement de l’assurance chômage.
- L’annexe 8 concerne les ouvriers et techniciens du spectacle (cinéma, audiovisuel, diffusion, etc.).
- L’annexe 10 s’applique aux artistes interprètes (comédiens, musiciens, danseurs, etc.).
Ces règles particulières sont négociées dans le cadre de la Convention d’assurance chômage gérée par l’Unédic, puis validées par l’État. En pratique, cela signifie que l’intermittent ouvre des droits à l’ARE lorsqu’il justifie d’un certain nombre d’heures ou de cachets sur une période de référence (généralement 507 heures sur 365 jours), selon les modalités fixées par ces annexes.
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Qui peut percevoir une ARE ?
Tous les demandeurs d’emploi peuvent percevoir une ARE si certaines conditions sont remplies. Mais il faut bien distinguer l’ARE destinée aux intermittents et celle dédiée aux sans emploi du régime général.
En effet les intermittents du spectacle relèvent d’un cadre spécifique adapté à leurs réalités professionnelles.
- ARE “classique” : c’est l’allocation chômage de droit commun, versée à tout salarié (CDI, CDD, intérim, etc.) qui perd involontairement son emploi, sous réserve de remplir les conditions (durée de travail suffisante, inscription à France Travail, etc.). Elle est prévue par la convention d’assurance chômage.
- ARE “intermittents du spectacle” : il ne s’agit pas d’une autre allocation, mais d’un régime particulier de l’ARE, régi par les annexes 8 et 10 de l’Unédic. Cette allocation est réservée aux artistes et techniciens du spectacle, dont l’emploi est par nature discontinu.
Les conditions d’ouverture
Pour les intermittents du spectacle les conditions d’ouverture de droits, de calcul et de durée diffèrent du régime général. Il faut :
- Avoir travaillé au moins 507 heures – ces heures doivent être réalisées dans le cadre de contrats spécifiques au spectacle (contrat en CDD d’usage, cachets, CDD court ou longs).
- Être inscrit comme demandeur d’emploi à Pôle emploi (France Travail maintenant).
- S’actualiser tous les mois.
Attention : dans le cas d’un renouvellement (ou réexamen), si l’intermittent a encore un contrat en cours (un CDD d’intermittent qui n’est pas terminé), France Travail attend que ce contrat soit fini pour déclencher le re-calcul et l’indemnisation.
La mécanique de calcul et de versement et la durée d’indemnisation
Une fois les droits ouverts, l’indemnisation ne débute qu’après l’application des différés éventuels :
Délai de carence
Le délai de carence légal de 7 jours : il ne s’applique qu’une fois sur un an. La « distance » entre deux ouvertures est donc un paramètre important à surveiller.
Différé lié aux congés payés
Le différé lié à l’indemnité compensatrice de congés payés est calculé par France Travail, mais n’intègre pas les versements (indemnités de congés payés) de la Caisse des congés spectacle. Ce différé retarde d’autant le début de l’indemnisation.
Franchises salaire
Enfin, des franchises salaire peuvent s’appliquer si vous avez perçu une somme importante sur la période de référence. Dans certains cas, cette franchise peut même dépasser la durée d’une ouverture !
Tous ces délais décalent le début du versement de l’ARE et s’épuisent progressivement au fil des mois, selon des règles précises qu’il est essentiel de bien connaître 👉 C’est notamment l’objet de nos explications pour nos intermittents abonnés.
Indemnité journalière
France Travail calcule ensuite une indemnité journalière à partir des salaires bruts perçus sur la période de référence, des heures travaillées d’intermittent puis en prenant un paramètre fixe qui est différent selon qu’on ouvre en annexe 8 ou en annexe 10.
Une durée maximale de 365 jours théorique— la “fenêtre” pendant laquelle l’indemnisation peut être versée – est fixée pour les bénéficiaires relevant des annexes 8 et 10. Mais en réalité la durée des paiements peut être bien plus courte et c’est un des points compliqués à comprendre.
L’exemple de Margaux
Donnons un exemple : Margaux s’inscrit le 6 septembre, elle s’imagine donc que ses paiements dureront 1 an et qu’ils finiront le 5 septembre suivant avec un re-calcul le 6 septembre chaque année.
Vous pensez peut-être la même chose ? …et bien non, cela ne se passe pas ainsi. Si son dernier contrat d’intermittent était avant l’été, par exemple le 30 juin…alors ses paiements s’arrêteraient à l’anniversaire de cette date, soit le 30 juin suivant.
Récapitulons : début des paiements théoriques le 6 septembre et fin…le 30 juin…Le compte n’est pas bon, cela ne fera pas 1 an ! Une aide pour s’y retrouver est indispensable.
Tableau comparatif complet ARE classique vs ARE des intermittents du spectacle :
| Critère | ARE classique (salariés) | ARE intermittents (annexes 8 et 10) |
| Public concerné | Tous les salariés (CDI, CDD, intérim) qui perdent involontairement leur emploi | Artistes (annexe 10) et techniciens/ouvriers du spectacle (annexe 8) |
| Base juridique | Convention d’assurance chômage + Code du travail | Même convention, mais avec annexes spécifiques 8 et 10 validées par l’État |
| Condition principale d’ouverture | Avoir travaillé au moins 6 mois (130 jours ou 910 h) au cours des 24 derniers mois (36 mois si +53 ans) | Avoir cumulé 507 heures (ou équivalent cachets) au cours de 365 jours maximum |
| Durée d’indemnisation | Entre 6 et 24 mois selon l’âge et la durée de cotisation | Jusqu’à 365 jours maximum mais toutes les durées existent ! cela dépend de la dernière fin de contrat |
| Calcul du montant | Basé sur les salaires bruts perçus (salaire journalier de référence) | Dépend des heures pour une part, des € pour une autre (pour le travail d’intermittent) et d’un paramètre fixe. |
| Renouvellement | Possible si nouvelles conditions d’affiliation remplies, rechargement. | Au réexamen ou si pas possible, pensez à déposer une DAL (demande d’allocations) au bon moment |
Conclusion
L’ARE spécifique est adaptée aux réalités des intermittents du spectacle – elle est un filet de sécurité essentiel garantissant un revenu lors des périodes plus creuse. Elle permet de poursuivre sereinement une carrière artistique ou technique. Pour garder toute votre énergie pour votre métier, un coach administratif comme ÊTRE INTERMITTENT est indispensable. Contactez-nous au 01 34 84 84 34 pour en savoir plus. Nous répondons gratuitement à toute question générale concernant l’intermittence du spectacle. Nous proposons aussi un service sous forme d’abonnement accessible à tous.
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FAQ de l’ARE des intermittents :
Le montant de votre allocation dépend du nombre d’heures travaillées (au moins 507 h), du total des salaires bruts perçus sur la période de référence, et d’un paramètre fixe (montant différent pour les artistes et pour les techniciens). Une ouverture comporte également des éléments essentiels : différents délais, 7 jours, Congés payés et franchise salaire éventuellement.
Cela dépend de la formation en question et si elle est compatible avec du travail (par exemple, cours du soir). Selon les cas, vous pouvez bénéficier de l’ARE- F (ARE Formation). Cette allocation est activable pour certains types de formations seulement. L’accord préalable de France Travail est également un prérequis. Attention toutefois, si vous souhaitez que vos heures de formation soient assimilables à du travail d’intermittent, ce qui peut être vraiment intéressant lorsqu’on manque d’heures, il est absolument nécessaire de ne rien toucher de la part de France Travail pendant votre formation.
Oui, si vous êtes intermittent du spectacle et que vous retravaillez pendant la période d’indemnisation, les jours non indemnisés sont calculés chaque mois en prenant comme base du calcul les heures travaillées dans le mois. Cela n’est pas intuitif car cela ne correspond évidemment pas aux vrais jours travaillés… Ce serait trop facile !
Il existe un montant minimum journalier pour les intermittents : depuis le 1ᵉʳ juillet 2024, l’allocation journalière minimale est fixée à 38 € pour les techniciens (annexe 8) et 44 € pour les artistes (annexe 10), selon France Travail.
Vous pouvez percevoir l’ARE si vous êtes inscrit à France Travail et si vous justifiez d’une durée minimale de travail de 507 h sur 365 jours pour les intermittents. Attention à bien penser qu’il existe des plafonds de prise en compte de heures travaillées par mois. Ces plafonds sont complexes à comprendre car ils dépendent de plusieurs facteurs : plus d’heures sur la période en A8 ou en A10 ? plusieurs employeurs sur le mois ? des cachets ou des heures…ou les deux à la fois ?! Une usine à gaz qui suppose un vrai accompagnement !
